La question de l'autorité : le " Time-Out": Éducation bienveillante ou pas ?

Pour faire suite à l'article que j'ai posté précédemment concernant la manière dont notre histoire façonne nos réactions. Je trouvais intéressant de controverser et mettre en tension la pensée d'Isabelle Filliozat avec un autre courant de pensée très opposé, voir même radicalement opposé selon certaines personnes. Je voudrais mettre en avant la pensée de Caroline Goldman sur un tout autre sujet : l'autorité. Cette psycho psychothérapeute semble s'opposer sur de nombreux points à Isabelle Filliozat.

Je vous laisse écouter ce podcast très intéressant et riche débat:

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-du-jeudi-27-octobre-2022-8832190

 Caroline Goldman durant le podcast, met en avant la pratique du time-out qui consiste à isoler un enfant dans une pièce en cas de sanctions.

C'est un énorme combat qui commence à la charnière de l'autorité assumée et l'éducation bienveillante. Entre ceux qui pensent que tout conflit avec un enfant peut se régler par le dialogue et ceux qui pensent qu'un peu d'autorité n'est pas traumatisante.

Le time-out était recommandé par le conseil de l'Europe depuis de nombreuses années dans un objectif d'éducation non-violente. Cette pratique permettrait de couper la relation de conflit entre un enfant et son parent afin d'éviter l'augmentation de la violence et l'engrenage que le conflit crée.

Selon certaines association, le time-out, serait la continuité d'une violence psychique infligée à l'enfant et qui ne prendrait pas en compte ses besoins affectifs. En effet, cette sanction ne prendrait pas en compte les enfants qui ne savent pas encore réguler leur émotions.

Caroline Goldman considère cette pratique comme non-violente et qu'elle doit être appliqué aussitôt que nécessaire, c'est à dire, dès que l'enfant commence à "narguer" ou même dès que l'enfant commence à faire tomber sont petit pot de la chaise haute à plusieurs reprise en souriant.

Pour Caroline Goldman, c'est l'application de l'éducation bienveillante en France qui est discutable.

Comme souvent lorsqu'il s'agit d'éducation, il y a des débats car plusieurs visions s'opposent. 

 Pour ma part, je ne pense pas que ce type d'éducation soit adaptée à tout les enfants. La représentation de l'autorité est strictement personnelle, mais je ne crois pas qu'un enfant d' 1 an isolé dans sa chambre car il a sourit en faisant tomber sont petit pot par terre à maintes et maintes reprise soit efficace et encore moins bienveillante. Un enfant si jeune à besoin d'expérimenter le monde afin d'en intégrer ses limites et son cadres, c'est comme ça que les enfants apprennent. Quelle utilité à punir cet enfant là ? Dans cette même optique, les jeunes enfants n'ont pas forcément les clés pour gérer leur émotions et leur frustration; de cette manière, c'est à l'adulte de lui apprendre, c'est à l'adulte d'accueillir ses émotions et d'outiller son enfant dans la gestion de celles-ci, seul le dialogue permet de combler ce besoin. Un jeune enfant envoyé dans sa chambre dès la moindre frustration recevrait le message qu'il n'a pas le droit de s'exprimer et que ces émotions ne valent rien. De plus, un jeune enfant envoyé dans sa chambre avec la consigne de "réfléchir"  n'en aura pas la capacité puisqu'il ne comprend pas lui-même les émotions qu'il traverse. 

Pour moi, l'autorité doit donner un cadre basé sur les besoins de l'enfant, si nous suivons la vision de Caroline Goldman, j'ai l'impression que cela n'est pas compatible. 

J'aimerais tout de même nuancer mon propos. Le time-out peut tout de même être utile pour des enfants plus grand, déjà apte à conscientiser les choses et les conséquences de leurs actions. les emmener dans leur chambre peut parfois être nécessaire, pour qu'il se recentre sur eux-même et soit plus apte à discuter de ce qu'il s'est passé après ce moment au calme. Dans ce cas de figure, cette coupure avec l'adulte peut parfois être nécessaire. Isoler un jeune enfant, OUI, cela peut s’avérer utile, pour calmer les tensions de l'endroit où il se trouve mais il conviendrait de toujours assurer la présence de l'adulte à ses côtés.

En tout cas, dans ma pratique professionnelle et dans la crèche dans laquelle je travaille, je ne me vois pas utiliser la méthode de Caroline Goldman qui pour moi ne peut pas répondre aux besoins des jeunes enfants que nous accueillons et que nous devons accompagner dans cette recherche de l'autonomie. Une autonomie qui commence d'abord par la gestion de leur émotion. 

Qu'en pensez-vous ? A vos commentaire ! ✎

Andréa Fernandez 😊


Commentaires

  1. Merci pour ce partage ! Je ne pense pas que le Time-out soit également la solution car je trouve que c'est une méthode trop agressive pour un jeune enfant.. D'autres solutions beaucoup plus simple peuvent être envisagées.

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